Destination Chine

Il est des pays dont nous pouvons penser que nous les découvrirons un jour ou l'autre… mais la Chine ? Qui l'aurait imaginé quand son histoire et sa géographie étaient à nos programmes de terminale, quand Objectif Lune et Le Lotus Bleu c'était du pareil au même, ou quand nous regardions les images de répression sur la place TianAnMen??
Quand avons nous commencé à penser que peut être, un jour ??
Pour nous, c'est au sortir de l’été dernier que çà a pris la forme d’un vrai projet.

jeudi 30 avril 2009

Shangaï : J2

Réveil matinal ce matin encore. Vite fait, bien fait, on a bouclé nos valises et on est reparti faire un tour dans Sichuan Road… Dans l’autre sens cette fois-ci. Juste pour le plaisir de regarder… On est gentiment accompagnés un petit moment par des petits vendeurs à la sauvette qui cherchent à nous vendre des montres, d’une marque, nous l’avons constaté, vraiment très répandue dans les rues chinoises, les very-good-price-for-you… parce qu’il y a aussi les your-price ? De ce côté, le quartier a conservé un charme désuet… Le linge sèche sur les perches de bambou, des personnes âgées assises sur des tabourets discutent, surveillent la literie qui s’aère dans la rue, jouent aux cartes, coupent des légumes…

Programme chargé pour cette dernière journée… on a envie de tellement de choses… le musée, le centre d’urbanisme, le Bund, le bazar, le jardin du Mandarin Yu, les concessions, la place du Peuple, Pudong again… que Ping est obligé de nous calmer… Bien évidemment, il a un programme à nous proposer. Le jardin, le bazar, un bref aperçu du Bund qui est en travaux, la concession française, musée ou centre d’urbanisme au choix… Mais on sent bien que son souci pour aujourd’hui, c’est de ne perdre personne et de nous conduire en temps et en heure à l’aéroport…

Le jardin occupe le cœur de la vieille ville chinoise. Au milieu de l’agitation trépidante, c’est un véritable havre de paix… Flâner entre les collines artificielles, les rocailles et les allées, les étangs qui regorgent de gros poissons, les pavillons reliés entre eux par des ponts en zigzag est un véritable bonheur…
Tout autour, le bazar, murs rouges et toits de tuiles retroussés, regorge d’articles de toutes sortes : souvenirs, soieries, baguettes, textile, cloisonnés, nécessaires à calligraphie, thé, électronique diverse… Bientôt les fêtes du 1er Mai. Partout des lampions, des guirlandes. Et surtout, un monde fou !
Après déjeuner, direction l’ancienne concession française, le quartier administré par les Français après la seconde guerre de l’opium. Ses bâtiments de style européen ont été restaurés il y a peu. Enseignes tendances, vêtements fashion, marchands de glaces, terrasses de restaurants et de cafés branchés, on est dans un quartier chic ! Café ? Café ! On craque…
Le musée, évidemment, ce serait bien… mais la longueur de la file d’attente nous fait renoncer. Direction le centre d’urbanisme. En bas, une maquette géante de Shangai. Au troisième, une expo photos où je retrouve celle de la rue de l’hôtel dans les années 30 et surtout des animations vidéo fabuleuses en 3D. Embarqués dans une sorte de navette, nous survolons la ville telle qu’elle sera dans 15 ans…Sensations garanties!!L’heure tourne, tourne…
Une dernière promenade le long du fleuve où nous voyons le soleil se coucher derrière le Bund… Demain, on le verra se lever sur Marseille…

mercredi 29 avril 2009

Shangaï : J1

Ce matin, on n’a pas résisté. Réveillés de bonne heure, on a commencé par mitrailler le quartier depuis le 16ème étage de notre chambre d’hôtel. Puis on est parti faire un tour.
Encore une fois, contrairement à ce qui nous avait été dit, personne n’a essayé de nous en empêcher ni même de nous en dissuader…

On est au cœur de l’ancienne concession japonaise, sur Sichuan Rd Nord. Il est tout juste 7h et, comme dans n’importe quelle métropole, l’activité de la rue est déjà intense. Piétons, vélos, scooters, bus, voitures particulières. Moins banal, dans le flot de la circulation, une Maserati… Un peu partout, des marchands ambulants qui proposent soupes, brochettes, légumes… Suspendus à 50 mètres au-dessus du vide des laveurs de carreaux… Un lycée et la cérémonie du lever des couleurs. Un peu plus loin, le métro aérien. On rebrousse chemin en changeant de trottoir. Si la rue est bordée d’immeubles relativement récents, dans les rues adjacentes, des maisons plus traditionnelles, basses, à un seul étage, avec le linge qui sèche aux fenêtres, enfilés sur des cannes en bambou posées sur des cadres en fer.
Retour à l’hôtel où l’actualité nous rattrape : l’épidémie de grippe porcine fait la une de China Daily…

Première étape de la matinée, le temple du Bouddha de Jade. Un temple comme tous ceux que nous avons déjà vus, célèbre pour ses deux statues de Bouddha en jade blanc, le plus rare, rapportées de Birmanie. Pendant la révolution culturelle, elles ont échappé à la folie destructrice des gardes rouges grâce à l’astuce des moines. Ils ont construit une caisse géante autour dont ils ont tapissé les parois d’affiches avec le portrait de Mao…

Ensuite, place au shopping ! mais pas n’importe lequel… couettes en soie ! S’il y a un achat que j'ai en tête, c’est bien celui-là !! Direction un magasin d’usine.
Bien entendu, le petit exposé sur les vers à soie, les mûriers et les cocons ne nous est pas épargné. Donc… Le ver se nourrit des feuilles du mûrier. Au bout d’une vingtaine de jours, il commence à fabriquer son cocon autour de lui. 40 jours plus tard, les cocons sont ramassés, hydratés et dévidés. Huit cocons pour faire un fil de près de 1500 mètres. La règle, c’est un ver, un cocon. Jusque là, on suit !
Pour les couettes, c’est presque pareil, sauf que ce sont des cocons "doubles" qui sont utilisés. "Doubles" ?? Et oui, quand les vers sont trop proches, leurs cocons se confondent et du coup, impossible de les dévider séparément. L’art et la manière de valoriser les déchets, en somme ! Hydratés, vidés, ils sont étirés aux dimensions requises. Solides les fils de soie !
Opération sensualité maintenant ! Couette, housse de couette, pyjamas… et puis, c’est tellement léger. Ce n’est pas çà qui va nous mettre en excédent de poids de bagages….

Déjeuner, circulation… l’après midi est bien entamée. Aussi Ping nous propose de nous rendre à Pudong en métro, histoire d’échapper aux embouteillages. Proposition acceptée. Pas question de rater l’ascension à la tour Jin Mao!!

88 étages, 50 secondes… 100 mètres de plus que la Tour Eiffel !!!! On est bluffé... De là-haut, vue panoramique sur la ville, à l’infini… Dans les années 90, la construction de Shangai a créé une pénurie de grues dans toute l’Asie… La ville à perte de vue. A couper le souffle !! Le haut de la tour est creux, un atrium qui donne… 50 étages plus bas, sur le hall de l’hôtel Hyatt. Vertigineux…

Un petit moment pour flâner sur Nanjing Rd, le paradis du shopping en Chine. On y voit de tout : grands magasins, vêtements, soieries, matériel électronique, accessoires de théâtre, instruments de musique, antiquités, hôtels internationaux, cafés, marchands de glaces. D’anciennes épiceries d’état côtoient les magasins des grands noms de la mode internationale, des pharmacies traditionnelles ou des dispensaires… Musique, badauds, comme dans n’importe quelle grande métropole ailleurs dans le monde… Un brin désorientant quand même… Comment ont ils fait pour aller si vite en si peu de temps ????

Et pour la soirée ? Un petit spectacle. Shanghai est réputée pour ses écoles d’acrobatie, qui est un sport très populaire en Chine. On comprend mieux la réussite de leurs gymnastes…

Et maintenant ?? Dodo… trop d’images qui se bousculent dans ma tête… difficile de trouver le sommeil…. dire que demain matin, il va falloir boucler les valises pour la dernière fois...

mardi 28 avril 2009

Hangzhou-Wuzen- arrivée à Shangaï


Hier au soir, une bonne heure d’avion vers l’Est et nous voilà à Hangzhou.
Moment d'agitation collectif... Nous avons dû "rendre" rapidement nos valises afin qu'elle partent vers Shangai en train de nuit "bagages"... Ensuite, petit tour d'inspection à la piscine de l'hôtel, puisque piscine il y a... Surprise! un groupe de chinois est en plein entraînement. Le temps de terminer mon échauffement et ils me proposent de me joindre à eux... Echange d'éducatifs, série de 50 en 4 nages avec-le-monsieur-qui-dit-hop!-au-dessus !!!! Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de lui demander de m'aider à améliorer ma brasse....

Hangzhou, donc... Au XII ème siècle, la cour impériale, fuyant devant les "barbares du Nord" s’y installe et la ville a gardé le prestige d’une ancienne capitale. Pour Marco Polo, c’était la plus belle ville du monde. La douceur de son climat, l’harmonie de ses paysages ont été chantées par les poètes. Enfin tout çà, çà devait être il y a bien longtemps, parce que nous ce que nous en voyons, c’est une grande ville comme les autres : avenues larges, immeubles et tours modernes, circulation infernale… Pas facile de faire abstraction de tout çà et de tomber sous le charme…. Malgré tout, il paraît qu’elle reste une destination prisée des Shangaïens pour le week-end… Peut être l’attrait des canaux qui leur offrent un dépaysement à bon compte ?

Ce matin excursion vers Wuzhen. On est en plein dans le delta du Yang Tsé et canaux et fleuve ont redessiné le paysage. Mais surtout, ils sont depuis toujours un axe majeur de communication et de circulation des marchandises le long duquel ont essaimé de nombreux villages. Wuzhen est l’un deux. Il est difficile de savoir s’il est toujours réellement habité ou si tous les gens affairés que nous y croisons ne sont que des figurants, tellement on a l’impression de se trouver dans un décor… Rues pavées impeccables, maisons sur pilotis, ponts aux formes insolites, le charme opère néanmoins, renforcé par la balade en barque.
Décidément, c’est la journée "bateau" puisque de retour à Hangzhou nous embarquons pour la traditionnelle promenade sur le non moins fameux "lac de l’ouest". Fameux entre autre, parce qu’il figure sur les billets de un yuan… et parce que ses berges sont un endroit très prisé pour les photos de mariage. L’occasion de découvrir la ville autrement… et c’est vrai, qu’entourée de montagnes, comme nichée dans un écrin de verdure, nimbée de brume, elle offre un charme indéniable.
Direction la gare maintenant ! Shanghai n’est qu’à trois quarts d’heure de TGV.

A peine sortis de la gare, on est projetés dans un autre monde. La nuit est tombée et j’ai l’impression d’être dans un sapin de Noël géant ! Silence dans le car, on a tous les yeux grands ouverts, ce qui fait rire notre guide local, Ping, venu nous accueillir… "et là, vous n’avez rien vu" nous prévient il…
Il nous conduit dîner en plein cœur de Pudong. Restaurant panoramique. Autour de nous, que des tours qui comptent parmi les plus hautes du monde… Celle de la télévision qui ressemble à une fusée, celle du World Financial Center dont le sommet évidé fait penser certains –allez savoir pourquoi ! à un ouvre bouteilles, celle de l’hôtel Hyatt … Eclairées. Toutes. De bas en haut. Pas à l’ordre du jour en Chine, les économies d’énergie ? Si. Extinction programmée à 22 heures. Mais pour l’instant, à perte de vue, la ville entière n’est que lumière.
Vivement demain !!!!

lundi 27 avril 2009

Guilin

Une petite heure de car pour rejoindre Guilin et l’aéroport.Mais auparavant, dans la série "découverte des spécificités chinoises" après la calligraphie, le thé !

Pour l’instant, ce qu’on a pu constater, c’est qu’il nous est systématiquement servi à table, qu’il n’est en revanche pas systématiquement au jasmin !! que les Chinois semblent en boire tout au long de la journée, que chacun de nos guides a sa petite thermos qu’il ne quitte pas et qu’au fil de la journée, il fait réinfuser les mêmes feuilles.

Nous voilà assis bien sagement, nos oreilles tout grandes ouvertes…
Pour commencer, différencier les différentes sortes de thé… Le thé vert : que des bourgeons ou de très jeunes feuilles qui ne subissent aucune oxydation mais sont travaillés, brièvement réchauffés uniquement.
Le thé blanc : le bourgeon et les deux premières feuilles, toujours entières. Séché à l'air libre.
Le thé jaune : le plus fin et souvent le plus rare. Très délicat, il subit une légère oxydation à l'étouffée et les feuilles ne sont pas travaillées. Seuls les bourgeons duveteux sont utilisés.
Le thé noir : entièrement oxydé. Pour les anglais…
Le thé Oolong, enfin : à oxydation incomplète ou semi-fermenté. Les feuilles sont souvent entières. Son intérêt majeur est qu’il est pauvre en caféine peut être bu sans effets secondaires… Les chinois consomment essentiellement du thé vert ou du thé Oolong.

La préparation maintenant ! Le thé chinois se prépare de deux manières, selon sa couleur : aux thés fragiles, jaunes, blancs et verts, est réservée la préparation en zhong, aux thés plus vigoureux (du Oolong au thé noir) celle dite gongfu cha.. Chacune possède ses particularités et les deux un point commun : le thé est toujours rincé rapidement à l'eau chaude –et non bouillante ! une première fois, afin de le débarrasser des impuretés et de préparer son hydratation.
Le zhong est une tasse sans anse munie d'un couvercle et d'une soucoupe. C'est la manière la plus simple de préparer un thé, puisque c'est dans la tasse elle-même que l'on infuse les feuilles
Le gongfu cha est une méthode plus complexe de préparation du thé en usage en Chine, qui demande de nombreux ustensiles précis. Le thé est versé de la théière dans une tasse haute pour en sentir les odeurs, puis une tasse basse pour la dégustation.

Place aux travaux pratiques et à la dégustation ! Pour nous permettre de ne pas acheter au hasard certainement… Pour nous ce sera thé vert, thé jaune et thé Oolong. On peut le conserver au frigo….

dimanche 26 avril 2009

Yangshuo

Hier au soir, on a fait un bond de quelque 2000 kilomètres et posé nos valises à Yangshuo, petit village chinois de 600 000 habitants….
"posé" parce que, tous autant qu’on est, on s’est précipité dehors pour profiter de la douceur retrouvée… Et là, à quelques rues de l’hôtel, ambiance branchée de chez branchée… marée humaine bon enfant, Chinois -plutôt jeunes, occidentaux -de tous les âges, techno à fond dans chaque magasin… bars, restaurants, shopping à gogo et temple de la contre-façon… sacs, montres, stylos. On s’est contenté d’une petite bière chinoise –fraîche- en terrasse !

Ce matin, il fait déjà bon et les petits marchands qui rôdent près de l’hôtel placent facilement leurs casquettes et un chapeau qui va faire fureur, c’est sûr sur le cours Mirabeau : en paille de riz mais surtout, avantage non négligeable pour le voyageur encombré, pliable !! si, si… d’accord, il y a plus seyant !

Yangshuo, originellement, « petite » bourgade pêcheurs, s’étire le long de la rivière Li. Ses paysages, qui ont la même origine géologique que ceux de la baie d’Along, en ont fait une destination incontournable de la Chine. La promenade sur la rivière s’impose donc…
Effectivement, ce qui domine, une fois embarqués, c’est un sentiment d’irréalité. Le climat sub-équatorial fait que l’atmosphère est saturée en humidité et on a l’impression qu’un immense rideau léger a été tiré entre nous et la rive … Partout, des pains de sucre, plus ou moins hauts, plus ou moins arrondis… aux noms évocateurs : le Pinceau magique, le Mari Impatient, le Lion chevauchant une carpe…
Une heure à remonter la rivière et nous débarquons. Maisons basses, rues et ruelles de terre, marché, tout respire la tranquillité. On se retrouve à des années lumière des grandes métropoles que nous avons traversées… mais sûrement un reflet plus fidèle du rythme et des conditions de vie de l’immense majorité des Chinois… Les conditions vie semblent simples mais dignes. Pas de pauvreté apparente comme trop souvent en Inde. La rivière est maintenant envahie de radeaux de bambous, partout des rizières… Ici, deux récoltes par an.
Retour en ville et quartier libre. Qui va craquer sur les contre-façons ??

samedi 25 avril 2009

Xian

Programme intramuros pour aujourd’hui.
Xian est une des rares villes historiques chinoises à avoir conservé ses remparts, qui délimitent toujours le centre ancien. Une petite grimpette s’impose. De là, vue plongeante sur la vieille ville dominée par la Tour de la Cloche (celle qui marquait les heures d’ouverture et de fermeture des portes) et celle du Tambour dont la fonction était de battre le rappel en cas d’urgence. Mais d’un côté, comme de l’autre, là encore, les immeubles modernes ont tout envahi. Une petite information, lâchée mine de rien par Lou, me laisse songeuse… Il y a encore 15 ans, à l’extérieur des remparts, que des champs…

Direction le musée maintenant. Des objets qui proviennent du site de l’armée enterrée mais pas seulement… des pièces exceptionnelles, des outils ou des poteries qui ont plus de 10 000 ans, des céramiques de l’époque des Ming.

Plus jamais je n’ironiserai sur les étrangers qui font le Louvre en une heure… c’est exactement ce qu’on a fait… Lou nous explique tranquillement, que tout seuls nous n’aurions rien vu d’intéressant, perdus au milieu de toutes les vitrines, et que lui nous a conduits vers les trésors du musée. Qu’en plus, tout y est écrit en chinois et qu’il n’y a pas d’audio guide en anglais… Une explication qui tient la route ! Mais c’est vrai qu’il maîtrise son sujet et a su nous captiver !

Retour vers le centre ville pour visiter ? la mosquée ! Xian compte une forte population musulmane, lointaine descendante des marchands qui empruntaient la Route de la Soie. On est un peu désorientés… guère de différence dans l’agencement avec un temple chinois… on retrouve l’enfilade de petites cours intérieures, la succession de pavillons… mais au fond, une salle de prières avec l’heure de la prochaine bien affichée. Ici, pas "d’appel à la prière" ! La Chine est un état laïc, rappelle Lou, aucune religion ne doit empiéter sur la vie publique… Question : est ce que les élèves musulmanes ont le droit de porter le voile en classe ? Sourire… "c’est comme chez vous. La religion est une affaire privée… " Tiens donc !
Au moins, le quartier à l’extérieur est très vivant. En fait, c’est là qu’on s’est retrouvé par hasard l’autre soir avec Philippe et Dominique. Elle va pouvoir racheter ses tisanières !
Et maintenant, direction l'aéroport et le grand sud !

Vies de Chinois

Roberto et Lou ont le même âge, un parcours un peu similaire. Ils sont nés pendant la révolution culturelle, leurs parents ont été gardes rouges, ont eu une enfance un peu privilégiée parce qu’issus de famille paysanne, ont grandi en ville. Leurs parents ont rapidement profité de la libéralisation économique prônée par Monsieur Deng Xiao Ping et pu leur financer des études supérieures. Ils ont choisi le français "par calcul" pour anticiper sur l’arrivée des touristes. Tous les deux, n’ont qu’un enfant d’une quinzaine d’années. Une fille pour Roberto, un garçon pour Lou. Même s’ils n’ont pas l’autorisation, Roberto et sa femme envisage un second enfant l’année prochaine.

Tous les deux s’expriment facilement dans un très bon français. Seul Lou a voyagé en Europe. Il est venu plusieurs fois en France, à Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux pour des congrès touristiques. Roberto attend d’avoir assez de jours de congés… au moins un mois ! pour venir en France. Il veut y louer une voiture pour découvrir à son rythme. Petit précision. Il a "acheté" son permis il y a une dizaine d’années et n’a jamais conduit…

Mais Lou et Roberto expriment le même malaise. Ils ont connu la dictature, les privations, ont été élevés dans le respect des traditions et ont maintenant une vie aisée, ont accès à tous les biens de consommation, aux outils modernes de communication, sont propriétaires de "grands" appartements (100m²).
Au quotidien, ils se sentent "coincés" entre des parents qui ne comprennent pas la Chine d’aujourd’hui, continuent souvent à voir en Mao Tsé Toung le grand bienfaiteur de la Chine moderne et des enfants qui ne comprennent pas leurs grands-parents… Les premiers condamnent la frénésie de consommation de leurs petits enfants, leur refus des traditions, leur occidentalisation… les seconds ne comprennent ni la façon de penser, ni la façon d’être de leurs grands-parents…

L’un comme l’autre affichent même un certain pessimisme… conscients que seule une infime minorité de la population chinoise profite de l’essor économique et accède à la société de consommation. Pour Roberto, tôt ou tard, les paysans vont se révolter… "çà se passe toujours comme çà en Chine…"

vendredi 24 avril 2009

Xian !!!!!!!!!!!! tai-chi, calligraphie et armée enterrée.


Xian est le fief des plus anciennes dynasties impériales qui plus de 10 siècles avant le début de l’ère chrétienne en avaient fait leur capitale. C’est d’ailleurs l’une d’entre elles, celles des Xin qui donnera son nom à la Chine. Plus tard, c’est à Xian que commencera la Route de la Soie, reliant l’Empire du Milieu à l’Asie centrale et plus loin encore, à l’Europe.
La découverte, 30 siècles plus tard, du site fabuleux de l’armée impériale enterrée –partie "émergée" d’un gigantesque champ de vestiges toujours enfouis- en fait un des lieux de visite incontournable.

Aujourd’hui, nous commençons par faire la connaissance de Lou, notre guide « local » qui, comme Roberto, s’exprime dans un français parfait. Sans grande surprise, le programme est chargé.
La route jusqu’au site de l’armée enterrée étant un peu longue et la visite fatigante –il faut beaucoup marcher- Lou nous propose une matinée tranquille pour ne pas entamer nos forces… proposer c’est la façon chinoise de dire "voilà ce que j’ai décidé… " mais pas de souci !

Il nous conduit jusqu’au jardin de la Petite Pagode de l’Oie Sauvage, îlot de tranquillité au milieu du bruit de la ville. Il est encore tôt et de nombreux chinois terminent leur éveil matinal… séances de tai-chi en groupe ou sous la direction d’un maître, babington. D’autres lisent, jouent aux cartes, aux dominos ou au mah-jong… Le soleil brille, les petits oiseaux chantent… Effectivement, un bon endroit pour se ressourcer !
Ensuite, petit cours-découverte de la calligraphie chinoise. On en retrouve les traces les plus anciennes –dites écriture de carapace de tortues- gravées sur ?? des carapaces de tortues. La formalisation des idéogrammes s’est faite en quatre étapes pour aboutir à la calligraphie moderne. En Chine, elle est considérée comme un art, au même titre que la peinture. Ce qui définit l’excellence d’une calligraphie, c’est d’abord la beauté de la ligne. Les traits doivent être tracés avec brio, finesse, assurance et rapidité. L’œuvre sera également jugée sur des critères comme l’équilibre, la force et la structure. De beaux idéogrammes doivent dégager une impression de vitalité.
Après cette approche culturelle succincte, démonstration sur papier de riz avec Lou au pinceau. Evidemment, chacun veut son prénom, celui de ses enfants… Olivier aura droit au sien sur un tee shirt.

Après les nourritures de l’esprit, place à d’autres plus substantielles. Ce midi, c’est fondue chinoise. Un bon plan pour organiser un repas dehors un jour de grand froid. Chacun dispose d’un petit réchaud, surmonté d’un poêlon rempli de bouillon. Sur la table, un assortiment de légumes et de viandes, le tout cru. A chacun de se faire son menu. Et servi avec ? du thé et du riz !

Direction les fouilles maintenant. Une petite sieste pour récupérer, une petite marche pour me réveiller et je suis d’attaque !
Petit rappel historique d’abord…
En mars 1974, à 35 km de Xi'an des paysans firent, en creusant un puits, une découverte qui étonna le monde entier. Ils mirent à jour une tête de guerrier en terre cuite. Les archéologues, dépêchés de toute urgence sur place, y ont trouvé une véritable armée.
Il s'agissait de l'armée en terre cuite protégeant le mausolée de Qin Shi Huangdi, premier empereur de Chine, mort en 210 avant J.C. Selon certains historiens, il serait le centre d’une nécropole gigantesque et somptueuse reproduisant la totalité de la Chine en miniature. Une sorte de MiniLand… De nombreux sondages ont été effectués mais on n’en a toujours pas trouvé l’entrée officielle. Il y a du travail pour des dizaines d’équipes pendant près d’un siècle… et encore si elles travaillaient nuit et jour… Nous, on n’a vu personne. Lou nous précise que lui, il n’a jamais vu personne… Problème de budget ? de compétences ? on ne saura pas…
Quoiqu’il en soit, même parcellaire, le site est impressionnant. 5 halls gigantesques abritent les différentes fosses.
Dans la première –plusieurs centaines de mètres de long quand même ! les guerriers dont les images ont fait le tour du monde. Première surprise, seuls ceux des premiers rangs sont debout. Chacun est unique. Traits, vêtements… En fait, il ne s’agit pas de sculptures mais de "montages" en terre cuite. Pieds, vêtement, bras, têtes, coiffures étaient moulés, cuits et peints indépendamment puis assemblés. Vertigineux… Derrière, un amoncellement de fragments… Plus de 1000 guerriers, des trentaines de chevaux et quelques char ont été dégagés et reconstitués. Les archéologues estiment qu’il en reste quelque 5000 encore enfouis, rangés en ordre de bataille…
La fosse 2 contiendrait quelque 1 300 statues. Seule une petite centaine d'arbalétriers, agenouillés ou debout a été dégagée.
La fosse 3 est la plus petite. Elle abritait le quartier général de l'armée.
La fosse 4, ouverte en 1995, est vide et l'on pense qu'elle était destinée à recevoir des soldats en chair et en os ....
Enfin dans la fosse 5, se trouvaient deux superbes quadriges de bronze accompagnés de leurs auriges et de leurs chevaux.
Dire que je suis impressionnée est faible, plutôt sidérée… Certes le site est gigantesque, le réalisme des statues saisissant, mais il n’y a pas que çà… Je suis mal à l’aise. Au delà, que contemplons nous ? Quel sens de la démesure, quel délire mégalomaniaque y a t il derrière ???

Ce soir, dans la série "découvrons les spécialités culinaires chinoises" dîner ravioli ! 16 sortes différentes vont défiler dans notre assiette ! Il y en a un, fourré avec quelque chose qui rappelle la confiture de châtaignes, j’aimerais bien savoir le faire ! Succès garanti à mon avis…

jeudi 23 avril 2009

Luoyang vieux centre ville et grottes de Longmen. Route vers Xian et Xian by night.

On attaque cette deuxième journée à Luoyang par un petit tour dans le vieux centre ville qui a gardé ses ruelles, ses maisons basses et surtout son animation ! petits oiseaux dans leurs cages, étals de boucherie ou plus attirants de légumes parfois mystérieux, métiers traditionnels… Moi qui adore flâner sur les marchés, je passe un bon moment !

On continue vers le site des grottes de Longmen qui s’étire sur plusieurs kilomètres le long du Fleuve Jaune. Ces grottes n’ont rien de naturel. Elles ont été creusées il a y près de quinze siècles dans le calcaire de la falaise et abritent des milliers de statues de Bouddha, de toutes dimensions –la plus grande mesure 17 mètres, la plus petite 2 centimètres- façonnées elles aussi dans le calcaire. Cette multiplication à l’infini me laisse une impression étrange et déroutante…


En route maintenant vers Xian !
Plusieurs heures d’autoroute avec leur lot d’émotions fortes… On a déjà expérimenté la conduite en ville, on découvre celle sur l’autoroute ! Par moment, il ne faut pas forcer trop son imagination pour se croire dans un remake en live de Duel…. Beaucoup de camions. Il ne semble n’y avoir aucune règle… on double à droite, à gauche, on déboîte dès qu’il y a un espace –aussi limité soit-il, quant à se rabattre…. En gros, l’anarchie totale…


La nuit est tombée depuis un bon moment quand nous arrivons à Xian. Avec Philippe et Dominique, nous décidons de nous offrir une petite virée dans le centre ville. Seul problème, ici comme souvent, personne ne comprend l’anglais… on arrive tant bien que mal à faire appeler un taxi. Selon Philippe, le lieu branché des noctambules, c’est South Gate. Le chauffeur a l’air d’avoir compris… Un bon quart d’heure plus tard, il nous laisse devant les remparts illuminés.
Aucun de nous quatre n’en revient. On a quitté l’hôtel sans que personne ne nous en empêche ni même ne nous en dissuade –dans le genre gentiment mais fermement. Il est 10 heures du soir, les rues éclairées à giorno sont noires de monde. Les magasins sont tous ouverts, la circulation infernale, les chantiers tournent…. Avec Dominique, on va de magasin en magasin -qui assurent la même ambiance sonore saturée que chez nous… pour constater qu’à qualité équivalente, les prix eux aussi sont les mêmes… On déambule un bon moment, ébahis… Si ce n’est que tout est écrit en chinois, on pourrait se croire n’importe où ailleurs dans le monde occidental ! Plongée dans la réalité urbaine chinoise.
Au bout d’un moment, on se retrouve dans une rue plus traditionnelle. Des petites boutiques, des charrettes qui proposent soupes, beignets, brochettes ou boulettes à consommer sur place ou à emporter. Dans une boutique de thé, les tisanières que j’ai repérées depuis plusieurs jours. Après un âpre marchandage pour quelques euros, je vais les emporter pour un prix défiant toute concurrence. 40 yuans les deux, soit 4 €… Et les marionnettes pour théâtre d’ombres chinoises dont m’avait parlé Annie ? Trouvées ! Contente !!
Reste à rentrer… On tend la carte de l’hôtel à un chauffeur de taxi qui hoche la tête et nous reconduit à bon port ! On est tellement occupé à partager notre étonnement et nos impressions sur cette escapade nocturne que Dominique va en oublier ses tisanières sur la banquette… Dommaaage……..

mercredi 22 avril 2009

Luoyang : temple du Cheval Blanc et monastère de Shaolin

Et bien, le train finalement, çà a été une bonne surprise !

La gare d’abord. Une "vraie" gare… pas un terminal où échoue toute la misère de Chine… Le train ensuite. Rien à voir avec ceux de l’Inde, mieux même, que les trains couchettes de notre enfance. Bien sûr, dans notre wagon, beaucoup d’occidentaux mais aussi des Chinois. Bien qu’on ait déjà dîner, Roberto a prévu un "apéritif". En fait, pour les Chinois, dès qu’il y a quelque chose à boire, c’est un apéritif, et toutes les occasions sont bonnes !
Seul point –mais qui a son importance ! où la Chine ne se montre pas à la hauteur de l’Inde : les porteurs. Ici, personne ne se bat pour vous porter votre valise… Pas grave….

Luoyang est une "petite ville" de quelques millions d’habitants au bord du Fleuve jaune, est la capitale de la pivoine, fleur emblématique de la Chine, mais surtout a été la capitale politique de l’empire pendant près de dix dynasties…

Au programme de la matinée, Baima Si, autrement dit le temple du Cheval Blanc.
Pour les bouddhistes chinois, il occupe une place particulière parmi les lieux de culte incontournables. C’est un lieu de pèlerinage majeur. En effet, c’est là qu’aurait été édifié le plus ancien temple sur le sol chinois, mais surtout, deux moines venant d’Inde y aurait rapporté des sutras, qui furent les premiers textes sanscrits à être traduits en chinois. Et cela, sur le dos ? d’un cheval blanc !
Occasion de se souvenir que le bouddhisme est arrivé en Chine par la Route de la Soie et se rattache à la tradition du Grand Véhicule…. J’en vois qui décrochent! Petit rappel schématique... L’école du Petit Véhicule prône que le salut repose d’abord sur soi même, celle du grand véhicule le promet grâce à l’intercession de bodhisattvas, humains ayant atteint l’éveil mais retardant leur entrée dans le nirvana pour sauver l’humanité… A chacun de voir pour soi!
Plus concrètement, occasion de découvrir l’architecture des temples bouddhistes. Parce qu’ils sont toujours construits sur les mêmes principes. Un axe Nord-Sud, une porte principale qui ouvre au sud, un "mur des esprits" qui se dresse face à l’entrée, destiné à barrer l’accès aux mauvais esprits -disposition qu’on retrouve dans l’habitat chinois traditionnel- et trois salles.
La première est occupée par le Bouddha du Futur (celui qui sourit). Derrière lui, face au Nord, se tient le protecteur de la foi bouddhiste entouré des statues à l’expression grimaçante des 4 rois célestes, gardiens des 4 points cardinaux.
Le centre de la salle principale est occupé par une statue de Sâkyamuni, le bouddha "historique". Enfin, dans la dernière salle se tient la déesse de la compassion.
On trouvera toujours ces trois degrés, qui conduisent l'homme de sa condition d'homme ordinaire à l'harmonie primordiale avec la Terre-Mère puis avec le Ciel.
A mes yeux d’occidentale, l’ambiance ne semble guère propice au recueillement ni à la prière. Dans la cour, certains boivent du thé et mangent, d’autres jouent aux cartes ou au majhong, beaucoup discutent à voix haute, les enfants jouent.
Roberto nous explique que temple est l'habitation des Bouddhas et des dieux, c'est pourquoi on y va pour leur demander des avantages tels que la fortune, la santé, la réussite sociale, déposer des offrandes, exécuter des rituels pour se concilier leurs bonnes grâces. D'un point de vue strictement spirituel, on pourrait dire que dans les temples, en fait, il ne se passe rien du tout. Ce n’est pas un lieu de recueillement ou de prières, au sens où nous l’entendons nous.
Malgré tout, cette attitude libre ne vaut qu’à l’extérieur des salles. A l’intérieur, chacun adopte un comportement respectueux et l’intériorité semble reprendre le dessus.
Beaucoup de choses à assimiler pour une matinée !

L’après midi va être plus tranquille… Direction le monastère de Shaolin. C’est l'un des hauts lieux des arts martiaux traditionnels perpétués par les moines bouddhistes. L'histoire veut que, pour se détendre entre les longues sessions de méditation, les moines se soient amusés à imiter les mouvements naturels des oiseaux et des animaux, exercices qui se transformèrent au cours des siècles en techniques de combat à mains nues. Aujourd’hui, le lieu est connu des adeptes des arts martiaux du monde entier pour ses innombrables écoles.

De retour à l’hôtel, j’enchaîne avec une note plus personnelle. Les dimensions de la piscine le permettant, un bon kilomètre en alternant tranquillement éducatifs et nage complète en pap et crawl, complété par un peu de vite en reprise de nage.
Et pour terminer ?????? une heure dans les mains expertes d’une masseuse !!!!!!!!!!! le bonheur !

Rêves de Chinois

Aujourd’hui, l’image que la Chine envoie au monde entier à travers ses grandes villes de l’est, c’est celle d’une économie en plein essor, d’une population bien nourrie qui accède largement aux biens de consommation courant. Ordinaire. Rassurante…
Roberto a entre 35 et 40 ans… Il est né pendant la révolution culturelle et assez vieux pour se souvenir d’avant…
Quand le premier rêve d’un Chinois, c’était de manger à sa faim… Il le dit en riant "on avait vraiment faim… à 20 ans, je pesais 50 kilos". A Xian, Lou, de la même génération, nous dira la même chose de façon différente, en parlant de son fils, d’une quinzaine d’années "Aujourd’hui, les jeunes ont accès à tout. Ils n’ont jamais eu faim… Ils ne peuvent pas imaginer…" Ping, à Shangai, dira "pendant longtemps, les Chinois ont mangé tout ce qui a 4 pattes, sauf les tables et les chaises…". Manger a sa faim est resté la priorité des priorités pendant des années… "Le début du changement, c’est quand l’Etat a commencé à nous donner quelque chose en échange de nos tickets… riz, huile, farine essentiellement… Comme vous après la guerre". Oui, sauf que c'était au début des années 80

Ce matin, Roberto a envie de parler… Il nous propose un petit jeu de devinettes.
De quoi ont rêvé les Chinois, quand ils ont commencé à avoir moins faim ?… D’un vélo ! parce qu’avec un vélo, on peut se déplacer plus loin avec moins de fatigue et rapporter davantage de provisions… Ensuite ? d’une montre… pour contrôler soi même le temps qui passe… pas dépendre du chef... Et puis ? d’une radio ! pour découvrir le monde… Après ? d’une machine à coudre… pour économiser sur le prix de la confection des vêtements… on recevait de l’Etat 2 mètres de tissu par an et par personne… Puis ? le lave-linge, le logement individuel avec des sanitaires… le réfrigérateur… Comme vous il y a 60 ans…
Et maintenant ? Comme vous… acheter un appartement, une voiture, financer l’éducation de nos enfants…

mardi 21 avril 2009

Palais d'été, parc olympique, hutongs, temple du ciel, place TianAnMen

Dernière journée à Pékin et programme chargé !

Première étape de cette journée marathon, le Palais d’Eté. C’est un lieu de promenade apprécié des pékinois et la foule est dense bien qu’on soit mardi. Vu le monde qu’il y a partout, on commence à se demander quand ils travaillent… Maintenant, sur un milliard et demi, suffit que quelques uns prennent une journée de RTT et c’est une marée humaine qui se déverse partout ! Assez déliré, pas de pitié ni de quartier, il faut se frayer un chemin sans perdre personne… En avant !
Le palais d’Eté est connu pour avoir été saccagé par les troupes franco britanniques pendant la seconde guerre de l’Opium (1860) et pour son bateau en marbre, érigée une vingtaine d’années plus tard par l’impératrice régente avec les fonds destinés à la marine impériale.
Ses jardins passent pour être le Versailles chinois. Mais là, pas de perspective immense qui permet d’embrasser le paysage d’un seul regard. Conformément à la tradition chinoise, qui veut que les choses s’offrent et se découvrent petit à petit, nous traversons une succession de cours arborées, de petits jardins avant de parvenir au bord du lac. Mais là, surpriiiise : visite officielle ! A nouveau parqués derrière le ruban jaune déroulé par les militaires. Un petit quart d’heure et çà repart ! Du coup, la foule s’étant éclaircie, la promenade le long du lac jusqu’au fameux bateau devient très agréable.

Maintenant, à la demande générale, direction le parc olympique, nid d’oiseaux et water cube ! Celui là, je me voyais mal rentrer à Aix sans l’avoir vu ! L’esplanade est immense. Quelque chose comme celle de la Défense entre le pont de Neuilly et la Grande Arche. Du coup, autant le stade de France par exemple, semble dominer son environnement, autant là, l’un comme l’autre semblent de proportions modestes… Impressionnant. Photos de la piscine, de moi devant off course. Peut être que dans 3 ans –sait-on jamais- elle accueillera les championnats du Monde Masters ???

Le déjeuner est prévu "chez l’habitant" dans les hutongs. Les hutongs sont les quartiers traditionnels de Pékin. Un entre-lacis de ruelles étroites, bordées de maison basses à un étage, toutes dans la même pierre grise. Quelques-uns ont été préservés, voire rénovés pour accueillir les touristes. Le "déjeuner chez l’habitant" fait partie du business. Une famille "reçoit", la rue entière cuisine. Chacun s’y retrouve et nous on a très bien mangé !
De façon générale, le centre de Pékin semble être en totale reconstruction. Des quartiers entiers sont mis par terre pour faire place à des tours géantes, souvent d’une architecture séduisante. Seul problème, la plupart du temps, ce sont des bureaux qui s’y installent, le prix du m² étant hors de portée des anciens habitants qui sont relogés en périphérie… certes dans des appartements modernes mais à plus de 50 kilomètres… Résultat, une impression étrange de ville « décor ». Tout est flambant neuf et hyper moderne. Peu de piétons, la moindre avenue est large comme les Champs Elysées et envahie par les voitures et les bus. Très peu de petits commerces ouverts sur la rue, les vitrines clinquantes de centres commerciaux alternent avec celles plus discrètes des firmes internationales.

L’après midi se poursuit avec la visite du Temple du Ciel. Il était durant l’empire, le siège de deux cérémonies importantes par an, lors des solstices de printemps et d’hiver. L’empereur s’y retirait pour prier et solliciter une bonne moisson. Le rite s’est perpétué pendant plus de 2000 ans.
Il reflète la conception des Chinois de l’organisation du monde. L'enceinte extérieure est carrée, symbole de la terre, l'enceinte intérieure est ronde, symbole du ciel. Tout le bâtiment est organisé autour du chiffre 9, symbole de force et de puissance. Neuf rangées de dalles entourent la pierre porte-bonheur qui occupe le centre de l'autel.

Ensuite, direction la place TianAnMen. On a l’impression d’avoir rendez-vous avec l’histoire. Tous, nous avons en mémoire les évènements du printemps 1989, les images des chars face aux manifestants ou celles plus anciennes des défilés militaires. Le lieu est immense. Vraiment immense. Imposant. Vraiment imposant. Une foule débonnaire attend la descente du drapeau chinois. Il est clair que le lieu est sous haute surveillance. Déploiement de forces de police bien visible. Et le mausolée de Mao ? il est où ? "par là" répond Roberto avec un vague geste de la main. Pas de temps à perdre, il veut nous montrer l’opéra conçu par un architecte français. Pas de visite incontournable donc, comme à Hanoi ou Ankara.

La journée se termine.
Direction, la gare Ouest. En effet, pour rallier notre prochaine destination, Luoyang, le transfert est prévu en train…. Couchettes et classe molle certes, mais j’ai le souvenir de l’Inde où les gares évoquaient sans ambiguïté aucune d'abord et surtout une cour des miracles….

Paroles de Chinois

La Chine a instauré la politique de l’enfant unique dès la fin des années 70.
Mais ce n’est pas le seul aspect de la vie des Chinois qui est encadré et la réalité est beaucoup plus complexe. Roberto nous explique que l’âge légal du mariage est fixé à 20 ans pour les femmes et 22 pour les hommes. Ils ont droit chacun à une semaine de congés payés. Mais si le mariage a lieu après les 25 ans de l’un ou de l’autre, c’est 3 semaines. D’où le nombre de mariages "tardifs" !
La règle : un enfant en ville, deux dans les campagnes ou pour les ressortissants des minorités, si le premier né est une fille.
"Un enfant si je veux, quand je veux", à part le un, la suite, ce n’est pas vraiment pour les couples chinois. D’abord, pour envisager une grossesse, mieux vaut y être autorisé… de façon tout à fait officielle… et encore, l’autorisation ne vaut que pour un an ! Dans les quartiers ou les entreprises, des matrones sont chargées –encore aujourd’hui- de dépister les éventuelles grossesses clandestines ! ou les couples qui cohabitent… Interdit !! Même pour louer une chambre d’hôtel, l’homme et la femme doivent obligatoirement montrer leurs papiers d’identité et leur certificat de mariage….
Après la naissance, il est fortement conseillé aux femmes, prime à l’appui, de "subir une petite opération" !!
je veux, pas question non plus. Pour être reconnu officiellement, l’enfant doit naître dans le "lieu d’origine" des parents… Histoire de limiter l’exode rural…
Contrevenir à ces mesures de "planning familial", c’est aller au devant d’ennuis quotidiens pour des années. L’enfant "noir" n’existe pas… il n’a pas de papiers d’identité, ses parents ne recevront aucune aide de l’état, qui ne prendra même pas sa scolarité en charge… Dissuasif dans un pays où l’état reste tout puissant… Seule une infime minorité urbaine peut s’en affranchir…
Et encore, maintenant, c’est moins dur, dit Roberto. Il y a encore quelques années, l’enfant noir, unique ou pas, n’avait droit ni aux tickets d’alimentation ni à ceux pour du tissu…

lundi 20 avril 2009

La grande muraille, les tombeaux Ming, la voie sacrée et menus plaisirs

Aujourd'hui, deuxième temps fort de notre programme pékinois : la grande muraille. Le seul ouvrage construit par l'homme etc, etc…
Mais d'abord, plongée au cœur de la circulation pékinoise. Côté intox au volant, dans le sud, on pratique plutôt assez bien, mais là, il faut se rendre à l'évidence, on a tout à apprendre… Rouler sur la voie de droite, doubler à gauche, se rabattre, de préférence en utilisant les clignotants, respecter les feux et les priorités, tout cela n'a l'air de concerner personne… quant à céder le passage aux piétons… à se demander si la connaissance du code de la route fait partie de l'apprentissage du nouveau conducteur… Il paraît que si… Dans la pratique, chacun se comporte exactement comme s'il était seul et sa seule et unique priorité semble être d'optimiser sa trajectoire.

Après cette expérience quelque peu déroutante, nous LA découvrons enfin. Encore, quelques minutes et nous partons à l'assaut des quelques 1500 marches qui vont nous conduire au sommet. Roberto nous a prévenu. Badaling est le site d'accès le mieux restauré mais il n'est pas le moins fréquenté. Effectivement, pas facile de marcher d'un pas régulier tant il y a de monde. Mais çà ne va pas durer. 200 marches de hauteur inégale, çà coupe déjà bien les jambes et beaucoup ne vont pas plus loin que le premier petit bastion fortifié. Petite halte pour reprendre son souffle, se rafraîchir, profiter de la vue, et c'est reparti !
Le troupeau compact du départ est devenu une longue file qui s'étire à perte de vue. Une vers le haut, une vers le bas. On entend parler anglais, français, allemand, italien, espagnol, russe… le monde entier semble s'être donné rendez vous ! Mais au moins, maintenant, on grimpe à pas réguliers.
J'imaginais l'ascension de la grande muraille comme celle d’une pyramide géante. En fait, pas du tout…. Déjà, pas deux marches de la même hauteur mais surtout, comme son tracé épouse le profil de la montagne, parfois elle redescend pour mieux remonter derrière ! Je ne suis pas trop mauvaise marcheuse, mais quand même ! Les pieds se font de plus en plus lourds, les muscles des cuisses commencent à chauffer… De tour de guet en tour de guet, il va nous falloir près de trois quart d'heure pour arriver au terme de notre ascension. Pas question d’aller plus loin. Fermé aux touristes. Les jambes un peu raides mais contents. Sur 360°, la perspective est impressionnante. Aussi loin que porte le regard, la muraille coupe la montagne en deux. Rempart contre les incursions des nomades Mongols du Nord mais aussi ligne de démarcation entre le monde civilisé et le monde barbare.
On s'attarde un bon moment pour profiter du panorama, faire des photos et aussi récupérer. Parce que pas d'illusions, la descente ne va pas être facile non plus ! Arrivée en bas, mes jambes se mettront à trembler… çà doit valoir au moins un 10kms jambes de palmes à fond !

L’après midi va être plus tranquille. Tombeaux des empereurs de la dynastie des Ming puis promenade sur la Voie Sacrée bordée de statues d'animaux et de fidèles serviteurs de l’empire. A moins que ce ne soit de l'empereur.

Retour vers Pékin. Roberto nous fait une surprise que nous accueillons avec autant d'enthousiasme que de reconnaissance. Une séance de massage pour nos pieds jolis mais néanmoins très douloureux !!!!!!!!!!!! Moment gagnant-gagnant puisque nous allons les confier aux élèves d'une école de réflexologie plantaire. Pour commencer, bain de pieds chaud infusé à la camomille. Je me (les) sens revivre ! La suite n'est pas forcément aussi agréable que je me l'étais imaginée… Un massage thérapeutique des pieds, sur le coup, çà fait mal. Même très mal par endroits. Mais ensuite, que du bonheur !
Pour terminer cette journée riche en rebondissements, dîner « canard laqué pékinois » dont la préparation comme son nom l'indique est une spécialité pékinoise. Le canard est tué, plumé, vidé (ouf) puis farci d’un mélange d'herbes et de gingembre. Pendant la cuisson, il est régulièrement badigeonné d’un mélange à base de sucre. On s'est régalés !

dimanche 19 avril 2009

Pékin : la Cité Interdite

Evidemment, c'était long... Aussi, c'est de bon coeur que nous applaudissons quand le commandant de bord annonce le traditionnel "dernier virage". Mais pas question de se lever! Il nous précise que les Chinois qui attendent sur la passerelle, ne donneront l'autorisation de débarquer que si tout le monde reste assis... Ambiance...
Les formalités de douane et surtout d'entrée sur le territoire chinois vont être un peu longues et rigoureuses, ce qui fait qu'il va falloir une bonne heure avant de sortir de l'aéroport, avec nos valises ! Soulagés quand même !
Yi, autrement dit Roberto, qui va être notre guide national pendant ces 15 jours, nous attend comme prévu.
Nous revoilà assis, cette fois dans un bus hyper moderne. Clim, musique d'ambiance, bar réfrigéré, fauteuils multipositions.
Direction Pékin avec la Cité Interdite au programme de l'après midi.
Pour l'instant, on est tous scotchés aux fenêtres. Et d'emblée, on en prend plein les yeux ! L'autoroute, au moins deux fois 6 voies. Des grosses berlines -des moins grosses aussi- allemandes, françaises ou japonaises. Plein. A perte de vue, des immeubles puis rapidement des tours. Le tout, neuf ou en construction. Premier ajustement à la réalité. Bienvenue en Chine !

La Cité Interdite, donc. Des images, j'en ai plein la tête. Celles d'actualités ou de documentaires. Celles surtout de Bertolucci dans le Dernier Empereur. Impressionnantes de fastes et de solennellité. Et bien, de ce côté là, quelques petites mises au point s'imposent rapidement tant la foule est dense, compacte, bruyante. Toutes générations confondues, les Chinois se pressent en rangs serrés. Personne ne fait attention à personne... Quelque chose entre le métro aux heures de pointes un jour de grève et Disney... On se retrouve bousculés, ballotés dans un cortège, une procession animés d'une vie propre et qui semblent n'avoir ni début ni fin... Comme un petit moment de désarroi tout d'un coup !
Et brusquement, coups de sifflets virulents, ordres à l'intonation peu amène... Vue la fuite en avant généralisée, il semble qu'il soit urgent et impératif de faire place nette.. Roberto nous explique qu'une "grosse légume" arrive. Une visite officielle en quelque sorte... qui doit se faire -çà va de soi- dans le calme et la sérénité ! Et nous, nous voilà coincés derrière le joli ruban jaune que viennent de dérouler les militaires.
En fait, çà va être notre chance, parce que devant nous l'immense esplanade se vide peu à peu ! plus personne! La "grosse légume", elle, fait deux trois petits tours et s'en va ! Et qui c'est qui maintenant se retrouve aux premières loges ?? Vues les conditions dont on va profiter, pas compliqué de se laisser emporter par la majesté du lieu, d'imaginer les empereurs entourés de milliers de mandarins, protégés par autant de soldats, les impératrices et les concubines confinées dans le palais des femmes sous la garde des eunuques, les luttes de pouvoir ou les complots... Fascination générale.
Mais l'heure tourne... Il est temps d'aller se préparer pour le spectacle de ce soir. Du kung fu. Où l'on va découvrir que ce n'est pas uniquement -comme on le croyait- un art martial mais aussi une expression artistique à part entière.

samedi 18 avril 2009

Marseille-Paris-Pékin

Valises ? bouclées ! avec l'adresse de l'hôtel bien accrochée dessus! en anglais et en chinois...
Parce que la question est : les aurons nous demain matin à Pékin ?? avec une arrivée à 17h50 à CDG pour un décollage à 19, c'est loin d'être gagné...
Annie et Bernard qui voyagent sur l'avion d'avant sont confrontés à la même incertitude...
Mais comme on est très prévoyantes et très organisées -et un peu méfiantes aussi! on a prévu dans notre "bagage cabine" de quoi faire face un jour ou deux...

vendredi 17 avril 2009

jeudi 16 avril 2009

Invitation au voyage

Mon compagnon depuis plusieurs mois. Collection "Guide du voyageur" chez Gallimard.

Pourquoi j'ai choisi celui là ?? Parce que c'est celui qui ressemblait le moins à un guide justement.
J'ai horreur de ces guides qui sous prétextes d'informations complètes -histoire peut être de montrer que leurs enquêteurs ont fait leur travail sérieusement- décrivent au pas près ce que j'ai sous les yeux...
Donc, plein de choses à lire pour apprendre et rêver ! Plein de belles photos aussi !

mercredi 15 avril 2009

J moins 3

Retour imminent vers le grand est lointain et un pays, qui même s'il est devenu une destination touristique banale, n'en reste pas moins toujours aussi fascinant et plein de mystères.
Depuis quelques jours, ce sont les préoccupations matérielles qui malgré tout s'imposent. Quelle météo ?? et sa question subsidiaire, quoi mettre dans la valise ?? Ouvrir la pharmacie de voyage, s'assurer de son contenu et surtout ne rien oublier... Celui qui permet de faire face aux petits bobos ordinaires comme aux désagréments divers et variés... Allô Phiphi ?? Prévoir le cash... Rassembler les chargeurs.... Remettre la main sur le kit d'adaptateurs... Ressortir les grosses valises et en retrouver les clés... Et ?? remplir le frigo et le congélateur pour ceux qui restent, seront, passeront à la maison !